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Sur les parquets de basket en Grèce

Dernière mise à jour : 21 août 2021

À l’image de Giánnis Antetokoúnmpo (The Greek Freak), la Grèce se fait un nom sur la scène mondiale. Néanmoins, l’histoire entre le basket et le pays de Demis Roussos date depuis plusieurs longues années. D’ailleurs, la sélection nationale et les clubs domestiques ont déjà laissé une véritable empreinte sur les parquets à travers quelques joueurs de renom. Même si la victoire à l’Euro 2004 en football a été un élément marquant, la Grèce apprivoise plus la culture du basket. Ainsi, c’est le bon moment de découvrir l’image et l’histoire du basket en terres grecques.


Pana-Olympiakos
Source Photo : Getty Images

Les premiers doubles pas des Grecs sur les parquets


Les premiers écrits du basket, concernant la Grèce, s’interviennent au moment de la création de la Fédération internationale de basket-ball, le 18 juin 1932. En effet, la nation grecque contribue à l’essor de la FIBA en compagnie du Portugal, de l’Argentine ou encore de la Suisse (Siège social à Mies). De plus, cela permet à la pratique d’être reconnue officiellement par le Comité international olympique, 2 ans plus tard. Pour information, la FIBA se développe en organisant le championnat d’Europe masculin en 1935 et fait de même pour le championnat du monde masculin et féminin dans les années 50. D’ailleurs la Grèce joue officiellement une compétition majeure à partir de l’Euro 49 en Egypte.


Lors du championnat d’Europe 1949 en Egypte, la Grèce fait ses premiers pas en compétition. Néanmoins, beaucoup de nations refusent de participer à l’évènement à cause des méfiances sécuritaires des transports aériens de l’époque. Au mois de mai de cette année, se produit le Drame de Superga provoquant notamment la mort de l’ensemble de l’équipe de football du Torino. Dans ce contexte, la sélection grecque s’offre sa première victoire de son histoire contre les Pays-Bas (46-28). Terminant à la troisième place, les Grecs voient l’Egypte remporter le titre européen avec 6 victoires en 6 matchs devant la France. Ensuite, la sélection participe à ses premiers Jeux Olympiques en 1952, en Finlande. Cependant la Grèce ne fait pas long feu face aux meilleures nations telles que l’Uruguay, l’URSS et les vainqueurs de cette édition, les États-Unis. Après plusieurs années d’errances, les victoires commencent à remplir le palmarès grâce aux prouesses de la sélection et des clubs domestiques.


Les grands succès des Grecs derrière la ligne à trois points.



Source Photo : Greek Reporter

En sélection, la Grèce commence à inscrire les premières lignes de son palmarès. Le premier trophée intervient lors des Jeux Européens 1979 à Split (Croatie). Quelques années plus tard, “Η Ελλάδα” remporte à domicile le championnat d’Europe 1987 grâce à une bonne génération. Avec notamment une équipe formée de Níkos Gális, Panayótis Yannákis, Panayiótis Fasoúlas et de Fánis Christodoúlou, la Grèce déniche un sacre international après sa première qualification dans un championnat du monde, un an plus tôt. Après une phase de groupe difficile (3 victoires et 2 défaites), la formation de Kóstas Polítis réalise une véritable épopée. 


Elle bat en quart l’Italie (90-78) et élimine la Yougoslavie (81-77) en demi-finale pour se retrouver en finale face à la nation la plus titré du basket européen : l’URSS. Dans une finale à haute tension à la Peace and Friendship Stadium d’Athènes devant 17 000 spectateurs, la Grèce et l’URSS vont jusqu’en prolongation (89-89). Poussés par son public, les joueurs locaux s’imposent finalement (103-101) à l’aide d’un Gális meilleur joueur et marqueur de cette Euro (40 points), d’un Fasoúlas important (12 pts) et surtout grâce aux lancers-francs de Livéris Andrítsos (10 pts) dans les dernières secondes du match. Cette victoire est historique puisque c’est le première titre en sport collectif pour la Grèce. Lors de l’Euro 89 en Yougoslavie, la nation hellénique a failli récidiver mais elle s’incline face au pays hôte (98-77). Ensuite, il faut attendre une quinzaine d’années pour voir la Grèce soulever une nouvelle coupe.


En 2005, la sélection grecque triomphe encore avec une deuxième victoire européenne. Après une cinquième place aux J.O d’Athènes, l’équipe dirigée par Panayótis Yannákis est sacrée reine d’Europe en Serbie-et-Monténégro au terme d’une édition intense. Deuxième de phase de groupe, les Grecs dominent Israël (67-61) en barrage pour ensuite se confronter à la Russie en quart. L’équipe nationale a pu compter sur des hommes forts comme Theódoros Papaloukás et Dimítris Diamantídis pour accomplir cette quête victorieuse. À travers de matchs à haute tension, les hommes de Yannákis s’imposent face à la Russie (66-61) et surtout contre la France.


Menée de 7 points à 40 secondes de la fin, la Grèce gagne quand même contre les coéquipiers du jeune Tony Parker et arrache son billet pour la finale grâce un tir victorieux à trois points de Diamantídis (67-66). Cela a été une énorme désillusion pour les Bleus. Devant une Allemagne emmenée par le meilleur joueur de l’Euro Dirk Nowitzki, la Grèce devient championne d’Europe dans une finale dominée aisément (78-62). Cet élan a permis de bien se figurer au Mondial 2006 au Japon avec une deuxième place. Effectivement, le collectif grec atteint la finale du championnat monde face à l’Espagne en bravant la Chine (95-67), la France (73-56) et héroïquement les États-Unis (101-95). Finalement, la Grèce s’incline finalement sur un écart conséquent contre les vainqueurs de la compétition (47-70). Avec un palmarès glorieux en sélection, la Grèce fait partie des nations européennes fortes du basket grâce à ses deux clubs historiques : le Panathinaïkós et l’Olympiakós Le Pirée.


Comme au football, le Panathinaïkós et l’Olympiakós Le Pirée sont les clubs emblématiques de basket en Grèce. En championnat, le Pana détient 37 titres contre 12 pour Thrylos. En plus, depuis 1993, les deux équipes se partagent le titre de la Ligue ESAKE malgré l’année 2002 remportée par l’AEK Athènes. Cette dernière s’est distinguée en soulevant la Ligue des Champions FIBA, l’année dernière. Cette domination exacerbée des deux géants grecs crée un championnat à deux vitesses avec les autres équipes telles que l’AEK, Áris Salonique ou PAOK Salonique. D’ailleurs, ce constat se résulte en terme de budget, d’effectif très avantageux pour les deux mastodontes qui raflent logiquement les recettes des droits TV par rapport aux autres et brillent en Euroligue.


Effectivement, ces ogres grecs font de la concurrence aux grandes équipes d’Europe comme le Real, le Barça, le CSKA ou encore le Fener. Le Pana s’offre 6 sacres continentaux (1996, 2000, 2002, 2007, 2009 et 2011) et l’Olympiakós glane 3 Euroligues (1997, 2012 et 2013). En ce moment, leur influence s’amenuise à cause des affaires qui entache le basket grec comme celle du forfait de l’Olympiakós lors d’un match de championnat contre le Panathinaïkós qui vaut une relégation en deuxième division. Néanmoins, le pays, qui un passé glorieux, garde toujours un renommée indélébile via au sa philosophie de jeu  et la culture du supportérisme.


La culture basket et l’ambiance euphorique sur terres grecques


Source Photo : Basket Europe

D’abord, le jeu pratiqué, par les Grecs, se calque sur la philosophie européenne et se différencie clairement des attaques rapides et spectaculaires qu’on voit souvent en NBA. Effectivement, l’animation sur le terrain se fonde sur une défense collective qui s’accompagne d’un jeu placé sur demi-terrain pour marquer des points. Finalement, cette emprise tactique met en lumière un basket de coach à la grecque. Des tacticiens ont prouvé leur talent dans différentes formations d’Europe. Pour cause, on peut mentionner des noms comme Geórgios Bartzókas, Fótis Katsikáris ou Dimitrios Priftis. À quelques jours du Mondial en Chine, la Grèce tentera d’aller loin de cette compétition avec une équipe formée notamment par les frères Antetokoúnmpo (Giánnis, Kostas et Thanásis), Nick Calathes, Antonis Koniaris ou encore Dinos Mitoglou. Les joueurs nationaux pourront compter sur ses fervents supporters qui symbolisent cette aura ahurissante autour des parquets de basket.


Aux côtés de la Turquie ou encore de la Serbie, la Grèce fait partie des pays dont les supporters mettent le plus d’ambiance dans les enceintes de basket. L’atmosphère bouillante des fanatiques et ultras grecs se remarque lors des confrontations entre le Pana et l’Olympiakós. Entre des tifos géants, chants et fumigènes, on se croit même dans un match de football. Et évidemment, cette ambiance frénétique se corrèle aux nombreux débordements. Par exemple, on peut mentionner les troubles de supporters dans le match PAOK-Aris interrompu dès le coup d’envoi ou la finale de championnat entre Panathinaïkos et le club du Pirée perturbé par des objets pyrotechniques en 2017. Donc un pays véritable drogué par le ballon orange.

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