Pour gagner un combat, il faut se préparer à l'avance. Définir les failles et les capacités de l'adversaire et surtout en ajoutant, évidemment les siennes, est primordial afin d'établir les nombreuses possibilités d'attaque et de défense. Qu'importe le lieu, le climat, le niveau de l'adversaire ou bien même le contexte, il faut réfléchir sur la construction d'un plan très élaboré pour atteindre son but final : la victoire. Selon nos forces en présence, quelle est la bonne stratégie ? Attaquer ? Subir pour bien contre-attaquer ? Avoir la main mise sur l'autre pour gagner ? Deux spécialistes de ce domaine de compétence vont nous éclaircir sur ces questions qui veulent avoir leurs réponses.

D'un côté, un génie militaire et empereur des Français, vainqueur de nombreuses batailles comme celle d'Austerlitz en 1808 ou à d'Iéna en 1806, Napoléon 1er. Bonghjornu, M. Louis Bonaparte.
— Grazie, grazie ! (Napoléon 1er)
Vous avez froid à votre main gauche ? Jacques Louis Davis vous peint encore ?
— Non, ce n'est point cela. Je songe seulement à une stratégie pour battre mon adversaire du jour pour ne pas faire la même erreur à Waterloo. Une défaite traumatisante pour la nation française mais surtout pour moi, j'étais sur 3 batailles victorieuses consécutives. Encore une et je battais Charlemagne et Gengis Khan. (Napoléon 1er)
De l'autre, l'un des meilleurs entraîneurs de football du monde, vainqueur de la Ligue des champions avec deux clubs différents dont Le FC Porto en 2004, le portugais, José Mourinho. Bom dia, José !
— Bonjour ! Vous pouvez m'appeler le Special One. (José Mourinho)
C'est comment l'AS Roma ?
— Ça se passe très bien. J'ai mis la Seria A sur la carte de l'Europe, donc, ma prise de fonction dans la capitale italienne va bien se passer, j'en suis sûr. Dommage pour Tothenham qui était très mauvais quand j'en entraînais sur le banc de Premier League. (José Mourinho)
Les dirigeants vous ont viré, non ?
— On ne vire pas un grand coach. C'est le grand coach qui part ! (José Mourinho)
Ha ! L'égo des grands des meneurs d'hommes, c'est triste. Messieurs !!!!, pour commencer, quelle est la définition de la stratégie par rapport à vos expériences sur le terrain ?
— Moi, la stratégie se traduirait par un art de l'intelligence à trouver une faille vulnérable et à construire des attaques réfléchies pour férir l'armée adversaire. Par exemple, face à l'Empire Ottoman et aux Britanniques au début du XIXème, j'eus utilisé mon théorème pour triangulariser le point faible de leur formation en cherchant la rupture du centre de gravité. Avec un borée omniprésent, leur point faible se trouvait à l'arrière de leur formation qui n'était pas assez renforcée. Trois coups de canon très puissants. Triangle équilatéral. Visuel du centre de gravité. Quatrième coup de canon très précis. Rupture inévitable. Grosse perte en défense pour eux. Offensif de mes soldats en supériorité numérique. Eux furent tous calanchés, nous vivants. Victoire facile pour moi. Voilà la stratégie d'un homme grand ! (Napoléon 1er)
Et à Bérézina ?
— Je ne ferai aucun commentaire !! (Napoléon 1er)
Parce que vous n'aimiez pas l'hiver à cette époque-là !! C'est pour cela que vous avez froid à votre main. Et vous José ou Spécial One, votre définition de ce mot ?
— La stratégie pour moi, c'est une histoire de pragmatisme. Je m'adapte à l'adversaire. Je ne cherche pas à porter le premier coup mais le deuxième. Si mon adversaire joue l'attaque moi, je construis une défense très robuste en essayant de marquer en contre. Subir ne me fait pas peur grâce aux joueurs qui respectent mon plan. La gestion des hommes est l'aval de la victoire. Impliquer tous les joueurs à tes idées, définie aussi la stratégie, il faut le dire à Arsène. Avec l'Inter Milan contre Barcelone en 2012, lors de la demi-finale retour de la Ligue des Champions, le plan était clair : Jouer la défense tous ensemble en mettant de l'agressivité. On a perdu 1-0 mais on pouvait se le permettre parce qu'à aller on avait gagné.
La gestion du contexte est aussi une base de la stratégie. Si mon adversaire, joue la défense, on met en place un jeu très élaboré pour qu'il ait la possession de balle en rompant leur plan stratégique de départ pour qu'on contre-attaque avec des joueurs rapides et efficaces devant le but. Et cela, à bien marcher à Londres contre Chelsea, la même année, avec le seul but du match signé Samuel Eto 'o. La stratégie doit être organisée du début jusqu'à la fin. Je suis tout le contraire de Zeman qui aborde ses matchs pour attaquer sans organisation et aucune rigueur dans le jeu. Il y a ceux qui gagnent des matchs et ceux qui triomphent avec des titres. Moi, je sais où je suis. (José Mourinho)
Mais cette stratégie pragmatique, à long terme, n'est pas vraiment viable, non ? Votre passage, à Madrid, a laissé des traces négatives dans le jeu et même dans le vestiaire.
— Oui mais en grâce à moi, le Real Madrid avait accédé à la demi-finale de Ligue des Champion, alors que ça faisait, depuis 2002, qui n'avait pas réussi à l'atteindre. (José Mourinho)
Napoléon 1er, êtes-vous en accord avec la philosophie de l'entraîneur portugais ?
— Quel frileux, ce bougre !!! Voici le pragmatisme britannique. Heureusement, que je ne vis pas vous dans époque de faiblard. Pour la stratégie, c'est de ne pas se dévoiler et attaquer en traître, Bravo !! C'est les prépondérants comme moi qui doivent avoir la main mise sur n'importe quel rival. Lui, il s'adapte pour gagner alors que mes intentions, c'est attaquer jusqu'à la victoire. Même si faire cela c'est scabreux, je préfère vaincre ou perdre comme Pyrrhus (la tête haute) que de gagner comme Ulysse avec son cheval de Troyes (en traître). Ça se voit qu'il n'est jamais parti à la guerre avec son corps frêle. (Napoléon 1er)
Oh lala, le petit !! heu, désolé je voulais dire le génie. C'est une méprise à cause de Victor Hugo. Il fit un pamphlet sur votre fils, Louis-Napoléon Bonaparte. Cette œuvre m'a marqué !!!
— Vous me devez un grand respect, cher inconnu. J'avais bâti de grandes choses, dans mon immense empire, pour la France comme la création du baccalauréat et la fondation du code civil. J'espère qu'il y a des ouvrages ou des œuvres sur toutes mes conquêtes ? (Napoléon 1er)
Oh oui !!!, il y a bien des documents sur vos nombreuses conquêtes et votre fonctionnement politique quand vous gouverniez la France. Il y a même un film sur vous avec Christian Clavier.
— Film, c'est quoi ce néologisme ? C'est un nouveau genre de théâtre ? (Napoléon 1er)
Ah, oui, pardon, le cinéma, n'existait pas à votre époque !!!
— Cinéma !!!, vous prononciez des mots abscons, mon cher inconnu. (Napoléon 1er)
Je vous présente mes excuses pour vous avoir offensé, ce n'était pas mes intentions.
— J'espère pour vous, petit gâte-papier de la République française, parce que je peux envoyer mes Oprichniki comme Ivan le Terrible, pour vous tuer. ATTENTION !!! (Napoléon 1er)
Ils viennent de Bérézina !!!!, Ok, j'arrête !!!! Un mot sur M. Napoléon 1er la légende du monde entier, Spécial One ?
— L'empereur est anachronique aux mots que vous utilisiez, mon cher journaliste !!! (José Mourinho)
— Monsieur, vous êtes qui pour me dire ça ? (Napoléon 1er)
— Un grand homme qui a gagné des titres avec son cerveau en tant entraîneur de football, M. l'empereur ! Et votre stratégie, de trouver une faille et puis attaquer, est maintenant révolue. Notre époque est devenu très moderne. Dans notre époque au technologie moderne, il faut maintenant être un intelligent et prévoyant sur tous les secteurs surtout en défense, M. Empereur ou M. Obsolète !!! Et votre théorème de n'importe quoi est utile dans les mathématiques mais pas en temps de guerre. (José Mourinho)
Messieurs, calmez-vous !!
— Il ose me traiter d'obsolète, je suis si offusqué. Et ce personnage met sur un pied d'égalité le football et la guerre. Ça doit être un bon orateur à me médire ces mots. C'est quoi le football !?!?!, un pied ballon ? Vous jouez à la soûle ? (Napoléon 1er)
M. Napoléon 1er, le football est un sport qui vient de la soule. C'est une discipline où deux équipes de 11 s'affrontent dans un terrain en herbe rectangulaire pour marquer un but, en envoyant le ballon avec le pied àl'intérieur de la cage adverse.
— Merci d'être laconique sur cette discipline qui vient des racines françaises, puis que vos coutumes de votre époque me dépassent !!! (Napoléon 1er)
Eh bien, le football, c'est anglais.
— Quoi, cette espèce est britannique, c'est terrible pour la nation française ! (Napoléon 1er)
— On sent que ce personnage n'est pas de notre époque mais je comprends cette solitude. (José Mourinho)
S'il vous plaît, n'en rajoutez pas !!! Pour terminer, cette entrevue très mouvementée, donnez une qualité du personnage qui est en face de vous. D'abord, M. Napoléon 1er.
— Frileux, faible, offensant, petit, arro …. (Napoléon 1er)
Merci, Merci, Spécial One ???
— Un mot : Archaïque ou égocentré et très …. (José Mourinho)
Oui, oui, on a compris. Merci à vous d'avoir participé à cette émission culturelle afin d'éclaircir sur ce mot "stratégie". Pour finir, on se quitte avec le proverbe du jour : on n'est pas logé à la même antenne. Bonne soirée à tous !!!!