Yeux fermés, les techniques de soumission peuvent être aussi utilisée sur le tatami. On peut prendre exemple sur le combattant Karim Keddad. Le Lyonnais s’est distingué aux championnats du monde 2022 de Jiu-Jitsu Brésilien. Immersion dans cette discipline en narrant sa médaille de bronze remportée dans cette compétition internationale.

Histoire du Jiu-Jitsu Brésilien pour personnes déficients physiques
Au départ, le Jiu-Jitsu prend ses racines au Japon au le siècle ! La discipline nipponne se distingue par son aspect complet puisqu’elle rassemble plusieurs arts martiaux tels que le Karaté, l’Aïkido et le Judo. Elle présente un ensemble de techniques de combat alliant frappes, projections et soumissions. Le Jiu-Jitsu se transforme en intégrant des ADN brésiliens.
La version brésilienne, née début du XXe siècle grâce à la famille Gracie, se caractérise par le fait que le plus faible peut vaincre le plus fort. Le Jiu-Jitsu Brésilien se décrit par des combats principalement au sol, sans ou avec un kimono, dans l’objectif d’immobiliser son adversaire (clé et étranglement) sans produire de la percussion. Avec l’apparition du MMA, le JJB connaît une notoriété grandissante. Grâce au pays des Vert et Or, les personnes handicapées exercent à « l’art de la souplesse ».
Le Jiu-Jistu en Parasport est très récent bien qu'il existe l’histoire de combats de Lourival "Torpedo" et Juventino "Aranha", dans les années 60, d’après l’ouvrage du Alexandre Paiva, Endurance: A vida e morte do jiu-jitsu, volume 1. Ce sont Elcirley Luz Silva et Mario « Cowboy » Edson qui ont posé les premières fondations. Les deux hommes, amputés, ont participé au Grand Slam à Abu Dhabi en 2015. Alors que cette compétition était exclusivement pour les combattants valides, les deux parasportifs ont y été intégrés avec quelques réticentes mais le public a applaudi leur présence et impressionné par leur qualité bien que le handicap. A partir de là, Elcirley Luz Silva et Cowboy sont devenus les porte-drapeaux du Jiu-Jistu.
En 2017, les deux protagonistes vont structurer la discipline. La fédération internationale brésilien de ParaJiu-Jitsu (FBJJP) est mise en place pour le développement en faveur des personnes en situation de handicap. Des compétitions et évènements sportifs sont organisés au Brésil dans cette mission de permettre l'inclusion sociale dans le sport. La FBJJP a pris d’assaut la scène internationale avec le soutien du Mohammed ben Zayed Al Nahyane, émir d'Abou Dabi et président des Émirats arabes unis. D’ailleurs, ce pays accueille les Mondiaux du Para Jiu-Jitsu, comme en novembre dernier.
Karim Keddad récompensé aux Mondiaux dans la catégorie B3/L1/B2
Comme dans d’autres disciplines du Parasport, le Jiu-Jitsu se confronte à un nombre de catégories importantes pour établir une sorte d’équité selon le handicap du combattant. Il réside 29 classes de handicap dont on peut distinguer 10 groupes : Groupe A dit « Amputee » (A1 à A4), Groupe B « Blind » (B1 à B3), Groupe C « Cognition » (C1 à C3), Groupe D « Deafness » (D1), Groupe E « Encephalo », Groupe I « Irreversible paralysis by poliomyelitis » (I1 à I4), Groupe K « Vertebral Disk » (K1 à K4), Groupe L « Les Autres » (L1 à L2), Groupe N « Nanism » (N1) et Groupe P « Plexus » (P1 à P2). En raison d’un nombre faible de participants, il y a des classes qui ont été fusionnées. C’est pourquoi Karim Keddad, mal-voyant, a combattu pour le titre mondial en B3/L1/B2 avec deux autres combattants.
Face au Moises Santoro et Abdumanon, Le Français du club One Jiu-Jitsu n’a pas pu prétendre à l’or. En effet, il s’est incliné d’abord contre le Brésilien sur le score de 2-1 puis à concédé une autre défaite face au Tadjik Abdumanon Rahimov (4-1). L’Auriverde Santoro a décroché finalement le sacre au détriment de Rahimov (7-1). Karim Keddad s’est contenté donc d’une médaille de bronze. Le Lyonnais, 49 ans est un véritable habitué des tatamis en affrontant régulièrement des valides en compétition.
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