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Défaites : le round de trop pour la pugnace Bévé.


Parfois, il faut cesser de se battre malgré l’envie de tout détruire sur son passage. Béatrice est une jeune femme de 21 ans, qui excelle dans le MMA. Elle s’initie à la pratique à l’âge de 15 ans afin de se défendre contre n’importe qui. Surnommée “Bévé”, elle se bat comme une acharnée à chaque combat. Au sein de son club, Bévé s’épanouit sur le ring :  gagne avec une rage qui peut faire peur à tout le monde. En 6 ans de pratique, la combattante ne perd qu’à 5 reprises dans son parcours.


Son jeu ressemble plus à la boxe : une cogneuse possédant une garde solide avec un bon déplacement. Cependant, Bévé fait défaut à cause d’un manque de lucidité et d’endurance. Sa mauvaise gestion dans l’octogone, lui fait perdre des combats. Sur ses 5 défaites, Bévé encaisse des contres de son adversaire alors qu’elle attaque à tout-va sans réfléchir. Têtue comme une mule, elle continue à se battre de la sorte avec une énergie débordante. Lors de son premier combat professionnel, elle se rendra compte du chemin à parcourir pour devenir une championne de MMA.


Son adversaire n’est pas un foudre de guerre mais elle présente une bonne vision de jeu . La Brésilienne de 25 ans, Vià Das Noves, possède déjà une vraie expérience dans la catégorie des poids légers. En 30 combats, la jeune femme détient 21 victoires dont 5 KO. Son jeu est très pragmatique et efficace. Sans être exceptionnelle, elle sait mettre les coups au bon moment pour mettre en échec son vis-à-vis. D’ailleurs, Bèvé perd logiquement ce match face à elle en 3 rounds.


Dans un MGM Grand à faible affluence puisque le combat est préliminaire, Bévé rentre dans l’octogone pour en découdre et veut se distinguer pour la première fois dans le monde professionnel. Au premier round, elle montre les crocs rapidement en enchaînant les coups à son adversaire avec ses déplacements vivaces. Subissant les attaques instinctives de Bévé, Vià joue la défense et évite le corps à corps en éloignant Bévé avec des coups pieds directs. Peu à Peu, la Brésilienne sent la fatigue de la combattante française.


Au deuxième round, Das Noves prend les choses en mains. Après avoir reçu des coups, elle va maintenant en mettre. Elle multiplie les attaques, fait quelques combinaisons (hypercut-crochet droit-crochet gauche et clinch-coup de genoux-jeté au sol) devant une Bévé dominée de toute part. Le combat n’est pas fini mais déjà joué. Bévé va perdre. Elle continue néanmois d'avoir les mains levées. Proche du KO sur un coup de coude puissant, la jeune novice du monde professionnel vit un calvaire. À plusieurs reprises, elle chute puis se relève sur les nombreuses baffes de Vià devenues d’une violence extrême. L’entraîneur de Bévé, Dolaris, se demande s’il ne doit pas arrêter le match en regardant le visage marquée et ravagée de sa combattante. Au moment de prendre sa serviette blanche, ce round prend fin.


Elle se dirige dans son coin à vive allure comme si elle avait encore des chances de remporter ce combat. Dolaris s’avance vers l’arbitre. Bévé l’arrête et lui demande pourquoi il veut parler à l’arbitre. Le coach lui donne la raison. Elle écoute mais n’entend pas. Il répète pourtant, elle rejoue la sourde. Elle comprend finalement les propos de son entraîneur mais persuade de lui laisser une chance de continuer. Face à la détermination de Bévé, Dolaris cède avec des grosses pointes de regrets.


“Ce sera le round de trop”, pense-t-il. Il se maudit d’avoir laissé Bévé aller à l’abattoir. Pour lui, ce combat n’aboutira pas qu’à une simple défaite mais un traumatisme. 10 secondes après le début de 3e round, Bévé est déjà à terre sans vie. Vià provoque un violent KO grâce à un crochet droit imparable. À la verticale, la gagnante regarde sa victime inerte à l’horizontale. Le manque de lucidité et d’intelligence ont de nouveau défaut à Bévé. Dolaris se sent responsable en faisant de même. Cette défaite devient sa défaite pour expliquer leur défaite.

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