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Au temps de la fameuse domination hongroise.

Dernière mise à jour : 21 août 2021

Dans l’histoire du Football, certaines nations ont marqué les esprits par leur palmarès et par leur période de domination. On peut citer des équipes nationales comme le Brésil, la France, l’Espagne ou bien encore les Pays-Bas. Néanmoins, un autre pays a construit son règne dans le football mondial : la Hongrie. En effet, les Hongrois brillaient avec une équipe forte dans les années 50 avant de sombrer exponentiellement dans l’anonymat. À des fins nostalgiques, voici un retour sur la suprématie hongroise dans le football mondial.



Le Onze d'Or Hongrois
Source Photo : Le Temps

La Hongrie 50-54 : une armada imbattable

Cette célèbre période hongroise commence lors de la non-qualification à la Coupe du Monde 1950 au Brésil. Depuis la finale perdue en 1938 face à l’Italie, la Hongrie veut de nouveau faire partie des meilleures nations du monde. Pour cela, on a dû construire une équipe à forte potentielle avec l’aide de Gustav Sebes, en charge de la sélection hongroise depuis 1949. L’entraîneur fonde majoritairement son armada en piochant des jeunes joueurs du club de Honvéd. 


En effet, l’ossature de la sélection vient des jeunes prometteurs issus du club de la capitale, Budapest Honvéd. Dans l’équipe type, on y retrouve des footballeurs exceptionnels comme Ferenc PuskásSándor KocsisZoltán CziborLászló Budai et notamment le gardien de la sélection, Gyula Grosics. Sur le terrain, la formation de Gustav Sebes évolue en 4-2-4 avec un jeu collectif qui vient mettre à mal le marquage individuel de l’époque.  


L’animation du jeu hongrois se construit à travers la possession du balle et l’utilisation de l’espace pour accélérer le jeu. Avec des joueurs possédant une qualité technique supérieure, la puissance de la Hongrie se manifeste sur le terrain avec une longue série d’invincibilité. Le fameux Onze d’Or a dominé le football mondial à l’image des Jeux Olympiques 1952 en Finlande et de la Coupe du Monde 1954 en Suisse.


La domination hongroise sans titre mondial


L’Aranycsapat (Onze d’or en français) écrase littéralement toute l’Europe pendant les matchs amicaux. D’ailleurs, on peut citer des succès notables face à l’Albanie (12-0), l’Allemagne de l’Est (5-0), la Pologne (6-0) ou encore contre la Finlande (8-0). Possédant une défense sans faille (Jenő BuzánszkyGyula LórántMihály LantosJózsef Zakariás) et un quatuor offensif de classe (Czibor, Grosics, Kocsis et Puskás), la Hongrie écrit les premiers lignes de son palmarès. 


Lors d’une compétition de grande envergure, la Hongrie s’offre son premier titre de son histoire à Helsinki. Favoris des J.O en 1952, les hommes de Sebev tiennent l’Or en dominant ses adversaires de la tête aux pieds. Pour atteindre la finale, l’Aranycsapat se dispose de l’Italie (3-0), de la Turquie (7-1) et de la Suède, championne en titre (6-0). Contre le Yougoslavie (2-0), la Hongrie gagne cette médaille grâce aux buts de Puskás (70’) et Czibor (88’). Ce triomphe olympique présage un exploit mondial mais il a fallu prouver sa valeur contre l’Angleterre.


Le 23 novembre 1953 marque l’évènement majeur du football mondial de cette époque : le match du siècle. Cette confrontation au sommet met en œuvre un duel politico-idéologique. D’un côté, on se présente avec l’Angleterre, symbole du capitalisme et de l’individualisme britannique. De l’autre, la Hongrie déploie l’emblème du socialisme et du communisme européen.


Dans ce choc, la formation de Gustav Sebes donne une véritable leçon à l’équipe adverse menée par Walter Winterbottom (6-3) au stade Wembley devant 105 000 spectateurs. Invaincus à domicile face à une équipe européenne, les Anglais s’engagent avec un système de jeu très plébiscité : le WM. Ce système tactique très rigide n’est pas de taille au jeu innovant et attractif des Hongrois. Jouant en mouvement et avec la possession, le Onze d’Or torpille des Britanniques inoffensifs. La victoire se dessine grâce à notamment à Hidegkuti (1’,20’,53’), Puskás (24’, 27’) et à Bozsick (50’).


Bien que trois buts soient marqués côté Three Lions (Jackie Sewell, Stanley Mortensen, Sir Alfred Ramsey) le WM anglais est relégué au second plan. Il disparaît à cause de la réponse tactique de Sebes qui consiste à un dépassement de rôle et à la permutation. En plus on peut y voir une ressemblance au football total des Néerlandais. Cette suprématie hongroise tente de se poursuivre avec l’objectif de glaner un sacre mondial en Suisse. 


Avant cette Coupe du Monde 1954, l’armada de l’Est s’annonce comme la candidate idéale pour succéder à l’Uruguay. En effet, la Hongrie entreprend une série de 28 matchs sans défaites (24 victoires et 4 nuls) depuis juin 1950. Cependant, le flaire de la défaite arrive en finale contre l’Allemagne de l’Est, malgré une Coupe du quasi-parfaite. 


Le parcours du Onze d’Or ne souffre d’aucune contestation jusqu’en finale. Effectivement, la formation corrige leurs adversaires, en phase de groupe : 9-0 contre la Corée du Sud et 8-3 face à l’Allemagne de l’Est. L’équipe de Sebes poursuit sa quête avec un Kocsis terminant meilleur buteur (11 buts) : le Brésil en quart (4-2) et l’Uruguay en demi (4-2) après prolongations. Pour la finale, la Hongrie retrouve l’Allemagne de l’Est entraînée par Sepp Herberger avec notamment des joueurs comme Max MorlockOttmar Walter ou Helmet Rahn. Bien que la Mannschaft ait une forte équipe, la tendance s’oriente instinctivement vers Aranycsapat pour la victoire mondiale. Cependant, le “Miracle de Berne” anéantit les espoirs hongrois. 


L’outsider de cette finale remporte sa première Coupe du Monde de son histoire. La Hongrie s’incline face à la RFA à la surprise générale alors que le début match était avantageux. Grâce à Puskàs (6’) et Czibor (8’), la Hongrie semblait prendre le titre mais le “Miracle de Berne” se produit. Menée 2-0, la RFA revient très vite dans la partie grâce à  Morlock (10’) et Rahn (18’). Sur un terrain lourd, les Hongrois subissent contre des Allemands équipés de crampons visés afin de s’adapter au temps pluvieux. Finalement, la RFA glane cette coupe par le deuxième but de Rahn (84’), en fin de match (3-2). Cette première défaite mettra fin à cette suprématie hongroise qui a fait trembler toute l’Europe. 


Épilogue du Onze d’or hongrois


Ce Onze d’or reste le même et continue de maintenir cette qualité de jeu avec notamment une victoire contre l’URSS. Mais cette longue hégémonie s’arrête jusqu’en 1956 pour des raisons politiques. Suite à l’insurrection de Budapest, l’équipe est amputée de joueurs qui décident de s’exiler comme Puskàs au Real Madrid ou Kosciz au Barça. 


Aujourd’hui, la Hongrie ne joue plus les premiers rôles et sombre dans l’oubli. Dernièrement, la sélection a participé à l’Euro 2016 en montrant un bon visage en sortant du groupe F. Ensuite, elle sort de la compétition sur une grosse défaite face à la Belgique (0-4). Dans l’anonymat, la Hongrie brillera toujours dans l’histoire du football mondial à l’image du Onze d’or. 

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